Les éléments transposables (ETs) sont des séquences d’ADN répétées capables de se multiplier en insérant de nouvelles copies dans le génome qu’elles parasitent. L’hôte se défend contre ces envahisseurs grâce à un phénomène d’immunité qui a été découvert très récemment et qui est très conservé dans tout le monde vivant, des bactéries aux animaux. Au cœur de ce mécanisme, le RISC (RNA-interfering silencing complex) résulte de l’association d’une des protéines de la famille Argonaute avec un petit ARN non codant qui la guide vers sa cible ARN par homologie de séquence. Le ciblage d’un ARN messager dans le cytoplasme provoque généralement sa dégradation (post-transcriptional gene silencing : PTGS) tandis qu’on observe plutôt une répression épigénétique (transcriptional gene silencing : TGS) quand un ARN naissant est ciblé par le RISC dans le noyau.
Notre groupe s’intéresse à la biogenèse et la fonction des complexes piRISC composé de piARN (Piwi-associated small RNAs) et d’une protéine Argonaute dans le modèle Drosophile. Ces piARN sont codés par des loci hétérochromatiniens appelés « piRNA clusters ».
Biogenèse et role des piARN dans les cellules germinales de Drosophile
Nous avons notamment montré que la protéine Argonaute Piwi est requise de façon transitoire pendant le développement embryonnaire pour y déposer une marque hétérochromatinienne essentielle (triméthylation de la lysine 9 de l’histone H3) qui sera ensuite maintenue pendant tout le reste du développement.
Au laboratoire, nous utilisons les dernières approches de séquençage à haut débit (small RNA-seq, RNA-seq, ChIP-seq) et de protéomique (spectrométrie de masse), combinées avec des outils de génétique et de biologie cellulaire et moléculaire (CRISPR/dCas9) afin d’étudier le rôle complexe des piRISC.